Les complexes malheureusement, ça nous concerne tous et toutes. Tout le monde a déjà eu à un moment ou à un autre de sa vie des complexes.
En revanche, si les filles et les femmes sont souvent plus préoccupées et/ou complexées par leur apparence, ce n’est pas si naturel que ça. C’est plutôt à cause de facteurs sociétaux et culturels…
La beauté est normée ?
Que ce soit dans les magazines, la pub, la télé, les réseaux sociaux et j’en passe, on nous montre partout des corps : jeunes, musclés, minces, des traits du visage bien symétriques, des grands yeux, des longs cils, des jambes épilées…
Ce sont des top-modèles sur des photos retouchées, des clip ou des films avec de la mise en scène de pro, un éclairage de pro, coiffeur pro, maquilleur pro etc, sur lequel on rajoute encore et toujours des retouches pour corriger l’image du corps : rien à voir avec la réalité et la diversité des corps qui existent dans le monde réel !
Mais c’est bien normal, à force d’être face à ces images à longueur de journée, qui se cumulent avec des injonctions à la beauté quand on est une fille (mais les garçons aussi, pour être dans la norme doivent avoir un corps musclé par exemple) , c’est logique qu’on imagine que le seul moyen d’être considéré comme beau/belle, c’est de ressembler à ce corps normé.
Parfois c’est même au sein de la famille avec des petites réflexions « il faut souffrir pour être belle » : « tu devrais mettre des robes plus souvent, tu serais plus jolie », ou « T’as pas bonne mine, t’aurais pu te maquiller ». Ou même les gens du collèges, du lycée, du quartier, de la fac, les potes, qui ont des comportements ou des remarques dévalorisantes sur l’apparence physique d’un tel ou d’une telle, dans certains cas ça devient même du harcèlement.
Quand on se compare et qu’on est dévalorisé par rapport à ces « modèles » ça a forcément des conséquences sur l’estime de soi, ça impacte notre relation à nous et aux autres et ça influence même notre comportement dans la sexualité.
Les sexes sont aussi soumis à des normes de beauté
Même l’image des sexes – des pénis et des vulves – est soumise à des diktats. On pense que pour être beau·belle et convenable, une vulve par exemple doit être épilée et avec des petites lèvres, qui ne se voient pas trop, et que le pénis doit s’imposer, plutôt grand et gros.
C’est notamment à cause des corps nu et des sexes montrés dans le porno. Dans la vraie vie, c’est clair que si on déteste son sexe, sa poitrine ou ses fesses, qu’on en devient si complexé qu’on a du mal à se montrer nu·e devant son ou sa copine parce qu’on se trouve pas dans la norme, ça influence grandement notre comportement dans l’intimité et dans la sexualité.
Pourtant, là aussi, ces corps que l’on voit dans le porno ne sont pas représentatifs de la réalité. Dans la vraie vie tout les sexes sont différents, de tailles différents, de couleurs de peau différentes, rassures-toi, tu es normal·e !
Le problème en plus avec tout ces diktats, c’est qu’ils sont variables en fonction des sociétés et des époques, mais ils sont aussi contradictoires donc… inatteignables.
Finalement, si l’on écoute bien ce qu’on nous dit, il faudrait être mince mais avec des formes là ou il faut, mais pas gros parce que c’est pas bien, il faut avoir des cheveux fins lisses et brillants, mais pas les lisser au fer sinon c’est fake, il faut se maquiller pour montrer qu’on prend soin de soi, mais pas trop non plus sinon on ça fait de pot de peinture, il faut s’habiller plus sexy que ça mais ne pas mettre de jupe courte ou de décolleté sinon c’est vulgaire et on se fait insulter.
Vouloir entrer dans un moule pour essayer de plaire à tout le monde, c’est une mission impossible.
A force d’injonctions, on en fini par oublier qu’il n’y a pas de normes en beauté, et que nous sommes tous très bien avec nos particularités : nos bourrelets, notre petite taille, nos poils, nos vergetures, notre bosse sur le nez, nos dents mal alignées…
Comment réussir à se détacher de ces normes ?
La seule personne qui peut nous aider à changer notre regard sur nous-même, c’est nous-même. Apprendre à valoriser ses différences et à s’aimer tel que l’on est, c’est un long processus, individuel, compliqué et qui peut prendre toute la vie.
C’est vrai que c’est pas facile mais le chemin pour y arriver en vaut la peine, parce que la vie est franchement plus simple quand on est bien dans son corps.